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Colette Fry, l'interview

Le 1er septembre, Colette Fry entre en fonction à la tête de la nouvelle structure qu'est le Bureau de la promotion de l'égalité entre femmes et hommes et de prévention des violences domestiques (BPEV). Elle nous livre sa vision et ses réflexions.

l’émiliE : A la veille de prendre les rênes du BPEV, quel est votre état d’esprit?
Colette Fry : Je me réjouis de cette future prise de fonction, même si je suis encore entre deux services jusqu’au 31 août. Vingt-et-un an dans un poste c’est beaucoup de dossiers à boucler ou à transmettre et de cartons de livres à déménager ! J’ai une grande envie de m’investir dans mon nouveau travail au BPEV et je commencerai par prendre connaissance des dossiers en cours et m’inscrire dans la continuité et la diversité des actions menées jusqu’ici. Le bureau fonctionne bien, il est très actif avec une pluralité d’interventions que ce soit dans le domaine de la déconstruction des stéréotypes, de la promotion des femmes dans la politique ou dans le domaine professionnel par exemple. Je suis donc très heureuse de pouvoir me plonger dans ces actions et de travailler avec une équipe dynamique, en place depuis longtemps. Je vais m’insérer dans cette continuité.

Mais concrètement qu’est-ce qui va changer dans cette structure ?
La problématique de la violence domestique va redevenir une attribution du bureau de l’égalité, comme c’était le cas jusqu’en 2006. Entre-temps, la thématique de la violence domestique s’est élargie puisque, outre la violence conjugale, elle englobe également la violence contre les enfants ou contre les parents âgés. S’est également, depuis peu, ajoutée aux missions du Bureau la thématique des discriminations contre la population LGBT. Concrètement, il s’agit de réunir les équipes et les thématiques pour trouver une dynamique et des synergies.

Quels sont les moyens dont vous disposez ?
L’équipe est composée d’une dizaine de personnes à temps partiel, quant au budget, je ne l’ai plus en tête mais les moyens n’ont pas été diminués contrairement aux craintes exprimées lors du projet de refonte des deux services.

Quelles vont être vos priorités ?
Je vais d’abord étudier chaque thématique. L’organisation du bureau fait qu’il y a des chargé-e-s de projet pour chaque problématique et j’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur des spécialistes qui ont une expertise chacun-e dans leur domaine. Je vais faire le tour du réseau, m’informer, je dois m’approprier cette nouvelle fonction avec un regard plus large sur les problématiques.

Certain-e-s s’inquiètent justement de vous voir œuvrer sur la problématique des violences au détriment de la diversité et de l’égalité. Que leur répondez-vous ?
Je peux les rassurer d’emblée. Ce qui m’intéresse c’est l’égalité dans sa globalité. C’est pour cette raison que j’ai terminé une formation en études genre à l’Université de Genève et que je l’ai mise en pratique dans mon travail au centre LAVI. C’est vrai que je suis spécialisée depuis vingt ans dans les problématiques de violence mais là encore dans leur globalité : violences sexuelles, violences conjugales, avec une attention portée également aux violences symboliques (par exemple représentations des femmes dans les médias). Le Bureau de l’égalité va continuer à avoir une palette d’actions très large pour lutter contre tous les types d’inégalités et de discriminations. Et nous visons une grande diversité de publics, les femmes comme les hommes, les professionnel-le-s comme le grand public, jeunes et adultes. Je n’ai aucune intention d’arriver au bureau de l’égalité pour développer la partie «V» du nouveau service au détriment de la promotion de l’égalité. Ce sera vraiment un BPEV avec une importance égale de toutes les lettres.

La médiatisation de la violence domestique exercée par les femmes a créé une polémique l’an passé. Quelle est votre position sur ce point ?
On ne peut nier cette réalité, dans le sens où cette violence existe. Par contre il s’agit de préciser les choses. Il faut redéfinir de quel type de violence on parle : violence psychologique, physique, sexuelle ? L’éclairage qui est porté sur les violences contre les hommes tend à invisibiliser celles contre les femmes et sur tout le travail qui a été effectué durant des années. Parler de la violence exercée par les femmes ne doit pas faire oublier qu’elles sont majoritairement victimes de violences domestiques, comme cela continue à apparaître dans les chiffres, et il s’agit également d’éviter la tendance à minimiser les violences ou à en imputer la responsabilité aux victimes.

La violence conjugale n’est pas non plus un problème purement individuel, et on oublie un peu vite le modèle d’analyse de l’OMS pour lequel tant des facteurs individuels que relationnels et familiaux, communautaires et sociaux jouent un rôle dans la présence de violence au sein d’un couple.

Pour autant, on ne va pas jouer la concurrence entre victimes, il faut créer des espaces pour les hommes comme pour les femmes. Et probablement communiquer sur ce sujet particulier et mieux expliquer le sens des statistiques.

Alors puisqu'on parle statistiques, selon le dernier classement du Forum Economique Mondial, la Suisse a perdu deux places en matière d’égalité. Avez-vous quelques idées pour améliorer les choses ?
Pas encore je l’avoue. Il faudrait tout d’abord analyser les raisons de ce recul. En outre, la Suisse, c’est «grand». Où en est Genève là-dedans ? Je travaille volontiers avec les statistiques parce que c’est un outil précieux mais qu'il faut l’utiliser avec prudence. Il y a toujours des biais. On est toujours dans un work in progress.

Photo © Colette Fry

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Votez femmes!

A l’approche des élections fédérales d’octobre prochain, c’est un peu panique à bord. Devant la faible représentation féminine dans les instances nationales, une plateforme «Votez femmes !» vient de voir le jour sous l’impulsion de la Commission fédérale pour les questions féminines (CFQF) et de cinquante conseillères nationales et conseillères aux Etats qui militent pour d’une part amener les femmes aux urnes et pour faire élire plus de femmes d’autre part. Mais est-ce suffisant ?

C’est un fait que rappellent les statistiques de la plateforme : la représentation des femmes au conseil des Etats est de 19,6% (soit 9 sur 46sièges) et de 31% au conseil national (soit 62 sur 200 sièges). Plus de quarante ans après avoir obtenu le droit de vote et d’éligibilité au niveau fédéral, les femmes restent en retrait de la vie politique. Au niveau cantonal, si les Genevoises ont obtenu ces droits le 6 mars 1960, il a fallu attendre 1990 pour que le Tribunal fédéral contraigne Appenzell Rhodes-Intérieures, dernier canton réfractaire, à accorder ce droit aux femmes. Depuis les années 90, on observe une stagnation de la représentation des femmes dans les instances politiques, autant dire que la sauce n’a jamais pris. Quant aux commissions parlementaires, surtout celles qui ne traitent pas de sujets dits féminins (éducation, social, care en général), elles en sont quasi absentes. Pour un pays comme la Suisse, cette image rétrograde est tout bonnement déplorable.

On comprend pourquoi la Confédération s’attaque au sujet. Le projet soutenu par les trois conseillères fédérales et la chancelière de la Confédération doit être relayé par différentes associations qui s’engagent spécifiquement sur ce thème. Porté par une large majorité de conseillères nationales et conseillères aux Etats, la plateforme recueille les témoignages de politiciennes de tous bords qui argumentent en faveur d'un vote féminin. Pour autant, l’injonction poussera-t-elle les femmes à voter… pour une femme ?

La tendance au recul de la représentation féminine dans les parlements risque encore de s’accentuer lors de la prochaine législature. En effet, plusieurs cheffes de file se retirent du jeu à l'instar de Maria Bernasconi (PS/GE), Lucrezia Meier-Schatz (PDC/SG), Christine Egerszegi (PLR/AG) ou bien Verena Diener (Vert'libéraux/ZH) ce qui ne va pas arranger les choses ni motiver la relève. Par ailleurs, on se demande pourquoi aucun homme ne soutient l’initiative ? Ne seraient-ils pas concernés par une société plus juste ? Affaire à suivre.

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Le roller derby fait des petits

Ce sont les dernières arrivées sur la piste, les Rolling Furies de Lausanne. Après les GVA Roller Derby Girls, les Leman'Wheels genevoises également ou les Zürich City RollerGirlz, les petites nouvelles espèrent bien donner du fil à retordre à leurs aînées ! Mais qu’est-ce qui les fait tourner encore et toujours ? Retour sur une pratique qui connaît un renouveau sous l’impulsion des féministes.

Inventé aux Etats-Unis à la fin des années 30 durant la Grande Dépression, le roller derby était à la base une course d’endurance mixte. A l’époque, les marathons et les concours où les candidat-e-s doivent rivaliser d'endurance pour une récompense de quelques dollars étaient alors très populaires. Au départ, le roller derby était un marathon de marche sur une piste ovale d’une distance New York-Los Angeles. Transformé en course sur patins à roulette juste après, la discipline devint une véritable attraction. L’ambiance rappelait la foire foraine, le freak show ou le ring de boxe d’autant que certain-e-s participant-e-s jouaient des coudes et plus si nécessaire pour s’assurer une meilleure place au finish tant et si bien que la nature du sport évolua. Le public venait surtout voir des filles en patins à roulettes se battre entre elles. Les équipes étaient dès lors composées exclusivement de femmes et jusque dans les années 70, la pratique était connue sous le nom évocateur de «roller catch». Après elle tomba en désuétude et il faut attendre les années 2000 pour voir réapparaître le roller derby, à Austin (Texas) où la discipline devient beaucoup plus structurée et réglementée.

C’est en effet un de ces gars un peu malfrat un peu beau gosse, Daniel Eduardo Policarpo, alias «Devil Dan» qui flaire le bon filon en posant son équation : filles sexy + roller + castagne = argent. Il prétendait faire tourner les filles montées sur roulettes à travers le pays, toujours est-il que très vite, elles l’ont viré ou il est parti, l’affaire n’est pas claire, et elles ont pris les choses en main. Elles font alors du roller derby comme elles l’entendent et en donnent une image positive pour les femmes. Cette prise de pouvoir en constitue véritablement l’acte refondateur à la sauce féministe. Depuis, les derbistes texanes ont fait des émules partout aux Etats-Unis puisant leur inspiration dans la troisième vague féministe, le Do It Yourself punk et la pin-up attitude.

Si à l’origine, le roller derby est un moyen pour les femmes de sortir du foyer en s’assumant et en montrant leur corps, la philosophie actuelle met l’accent sur la fierté des corps féminins car sur la piste toutes les morphologies sont utiles dans le pack : de la jammeuse, l’attaquante rapide et nerveuse à la blockeuse en défense qui doit s’imposer pour faire écran, chaque équipière a son rôle à jouer. Etant donné qu’il n’existe aucun document de l'époque du roller derby classique, les règles ont été réinventées d'après des souvenirs et de vagues émissions de télé. Du coup certains groupes ont une pratique très libre sans arbitres et sans pénalités tel que le roller derby version Renegade Rollergirls, ou mixte et plus orienté vers l'offensif dans la version OSDA (Old School Derby Association).

Véritable culture alternative, le roller derby est en train de faire des adeptes partout dans le monde. Les Rolling Furies de Lausanne sont ainsi la huitième ligue de derbistes en Suisse. A quand la fédération ?

Photo DR

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