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Best-seller : le manuel de savoir (mieux) vivre de Rina Nissim

Rina NissimPour sa cinquième réédition, la naturopathe Rina Nissim offre une nouvelle jaquette à son livre Mamamélis, manuel de gynécologie naturopathique à l’usage des femmes. De nouveaux habits pour fêter un succès éditorial, car connaissez-vous beaucoup d’ouvrages édités en Suisse romande, traduits en sept langues et vendus à plus de 250'000 exemplaires ?
Paru pour la première fois en mars 1984, le manuel connaît un intérêt certain auprès des femmes qui y trouvent certaines réponses. l’émiliE a posé des questions à son auteure.

Vous dites que ce manuel est issu du mouvement self-help. Pouvez-vous expliquer en quoi cela consiste ?

Les femmes ont été expropriées de leur propre corps par la médecine et par l’Eglise, le mouvement self-help né dans les années 70 les invite à se le réapproprier. Simplement. Nos ancêtres connaissaient les gestes et les traitements quotidiens qui leur permettaient à elles et à leur famille d’être en forme. On nous a confisqué ce savoir et ces compétences, on nous a dit que notre corps et principalement notre vagin ne nous appartenaient pas. Le self-help nous dit au contraire que nous sommes les seules à décider pour nous-mêmes. La réappropriation passe déjà par la connaissance de son corps, par l’auto-examen et par le partage des expériences avec d’autres femmes.
Et ce point est très important, le collectif et la transmission. J’ai travaillé également en Amérique centrale et en Inde rurale et j’ai pu mesurer l’importance du groupe. Ensemble les femmes sont plus fortes et plus à même d’imposer leur volonté. Pour une femme anémique, par exemple, ajouter une plante verte à son dal (soupe de lentilles) peut être une excellente solution. Encore faut-il pour cela de l’eau pour son jardin. Elle est veuve et son beau-frère détourne tous les jours l’eau vers son champ. Mais la présence régulière de femmes chez elle a permis d’irriguer également de son côté.

Vous dites proposer une médecine naturelle mais pour traiter une gonorhée ou une syphilis, vous recommandez les antibiotiques. Pourquoi ?
Mais bien sûr, des antibiotiques sont indispensables pour ces maladies. La naturopathie, c’est prendre soin de soi au quotidien, ce n’est pas attendre d’être au bord du gouffre pour réagir. Ça passe par l’alimentation et commencer par traiter les petits maux en tenant compte de leurs causes.

L’alimentation, vous diriez que c’est un point essentiel pour les femmes ?

Oui certainement. Aujourd’hui, notre environnement est urbain et pollué, cela a forcément une incidence sur nos corps. La réappropriation dont je parlais passe déjà par l’alimentation mais par les compléments alimentaires également et les plantes médicinales. Par savoir ce qui est bon pour chacune de nous. Et nous sommes toutes différentes. Avec nos histoires et notre contexte.

Les plantes seraient la solution ?

Elles sont une base. Avant, tout le monde avait son petit potager et les plantes étaient logiquement intégrées à l’alimentation et aux remèdes. Aujourd’hui, on vit en ville et nous n’avons plus accès directement aux plantes. On ne sait plus quelles sont leurs propriétés, parce qu’on s’en est remis à la science et uniquement à elle. A la chimie. A la pharmacie. (Dans les cas graves, évidemment on doit y recourir mais avant, pour prévenir, il y a les plantes. C’est clair qu’une fumeuse qui vient vers moi pour soigner toutes ses pathologies liées au tabagisme, je ne pourrai rien dans ce cas…). Mais face aux maux les plus communs des femmes, des règles douloureuses en passant par les vaginites, il y a des remèdes simples qui fonctionnent bien. Par contre, une femme qui fume deux paquets de cigarettes par jour et qui vient avec une infection haute, ce n’est plus l’heure pour un traitement naturopathique. Mieux vaut prendre les antibiotiques et par la suite employer des méthodes naturelles pour retrouver la forme.

Les plantes ont leurs limites, alors ?
Oui, évidemment, on est bien d’accord là-dessus. Mais par exemple pour un fibrome, sur 50 femmes qui vont chez un gynéco, la plupart subiront une intervention chirurgicale alors qu’avec la naturopathie, il est possible de faire régresser le fibrome sans chirurgie pour 48 d’entre elles. Seules deux d’entre elles devront se faire opérer, ce qui est un résultat honorable.

Plus qu’honorable ! Surtout en termes financiers pour la collectivité…

Oui mais pour les cliniques, c’est un bon business. Par contre, la naturopathie est plus contraignante au niveau des efforts qu’il faut faire sur ses habitudes de vie. Ce n’est pas un traitement passif où il suffit de prendre quelques plantes.

Notre illustratrice Cil a fait référence, dans un dessin, à l'une de vos recettes, le coup de la gousse d'ail dans le vagin pour éliminer les mycoses. Avez-vous déjà testé vos recettes? Ou  imaginez-vous vraiment qu'on va se mettre de l'ail là ?
Bien sûr, l’ail est un excellent anti-fongique et aussi bactéricide et anti-parasitaires. De nombreuses femmes l’ont expérimenté. Par contre là où elle s’est égarée, c’est qu’il ne faut pas griffer la gousse, il faut la peler avec les doigt, sinon ça brûle !

Ce retour à la nature, ce n'est pas un peu essentialiste et dangereux pour les femmes ? Ce renvoi permanent à leur exception, à leur condition de femmes, à leur corps et ses spécificités...
C’est tout sauf ça. Ce n’est pas du tout essentialiste. Je ne voue pas une adoration à la nature, je parle de bon sens et je milite pour que les femmes se réapproprient des savoirs confisqués par des pouvoirs masculins. Nos corps nous appartiennent et c’est ça mon message principal. Et c’est valable pour toutes les femmes dans tous les pays. J’en ai fait l’expérience auprès de femmes qui n’ont pas accès à l’éducation et ça marche. C’est un message universel compris par toutes les femmes.

Ca fait quoi d'avoir vendu 250'000 exemplaires ?
Plaisir ! Au début, je produisais des petites brochures qui donnaient des conseils aux femmes en matière de gynécologie et ça partait comme des petits pains. Ensuite, je me suis dit qu’on pouvait proposer un ouvrage complet. Je suis allée voir plusieurs éditeurs qui ont tous refusé (ils s’en mordent les doigts aujourd’hui) et du coup j’ai édité à compte d’auteure. Le succès a été immédiat. On en est à la cinquième édition et en allemand ce sont 100'000 exemplaires vendus. C’est un best-seller et un constant-seller.

Propos recueillis par Nathalie Brochard