Bientôt...

 lemiliedegourdie1

ENCORE UN PEU DE PATIENCE!

LES NEWS SONT EN ROUTE!

Ici

Une pétition pour l'égalité salariale

15-12-2015  - avatar

Force est de constater que le nouveau Conseil fédéral ne montre pas l’exemple en matière de représentation homme/femme et reste en retrait en matière d’égalité salariale. Sa proposition, actuellement en...

Read more

Ailleurs

Annick Blavier, une œuvre engagée

27-06-2017 Hélène Upjohn - avatar Hélène Upjohn

Il y a du mystère dans les collages d’Annick Blavier, les déchirures, les fragments, les situations que l’on ne voit pas en entier, les citations qui ont perdu leur auteur.e..Pourtant...

Read more

Genre&Féminismes

Une pilule pour doper la libido féminine…

10-12-2015  - avatar

Les sociétés pharmaceutiques rivalisent d'ardeur pour mettre sur le marché une pilule qui stimulerait le désir sexuel chez les femmes. Sprout Pharmaceuticals a déjà obtenu le feu vert pour la...

Read more

le coin du misogyne

LE SALON DÉLIVRE

On ne peut pas dire que l’on attendait avec impatience de savoir qui allait se retrouver à la présidence du Salon du livre, d’autant plus que l’on est en droit de se demander quel peut bien être le degré de pertinence de ce job. Réunion des éditeurs où les gros font de l’ombre aux petits (comme dans la vraie vie), le Salon du livre est une naïve parenthèse culturelle printanière dont le seul intérêt est de faire (re)découvrir la lecture à ceux qui s’en passent quotidiennement très bien. Après l’année Patrick Ferla, quel joker allait sortir de la poche de Palexpo pour rendre intelligents les Genevois ? Les machistes peuvent sortir leur arsenal, c’est bien une femme qui sera la nouvelle présidente.

Habile communicante, Isabelle Falconnier, issue des chroniques littéraires de l’Hebdo, commence par une polémique avec une photo où elle prend une pose charmeuse-ingénue-sexy afin d’illustrer ses nouvelles fonctions. Sa minauderie n’a pas plu aux lecteurs sérieux qui l’ont aperçue dans les pages de la Tribune de Genève du 29 août dernier. Certains ont même dû faire des zooms sur la photo pour vérifier si la jeune femme portait bien des porte-jarretelles (il y a des esthètes partout).

Finalement, Isabelle Falconnier peut aguicher qui elle veut sans que cela ne remette en cause ses capacités. La force du capitalisme est de tout intégrer (y compris l’anti-capitalisme) pour faire du profit. La littérature est censée briser le culte de l’apparence par une approche réflective, la nouvelle présidente veut montrer que l’on peut être vamp et avoir un cerveau. Constatons surtout que les femmes à postes à responsabilités ne peuvent communiquer avec leurs corps que soit en les présentant comme objets sexuels, soit en y retirant toute forme de féminité pour afficher le sérieux d’une maîtresse d’école (syndrome Ségolène Royal/Martine Aubry).

Falconnier se plairait-elle à ne privilégier que l’une de ces deux faces ? La preuve par son interview (dans la même Tribune), d’un vide étonnant. On se dit que, oui, elle aurait mieux fait de poser dans Playboy plutôt que de dire qu’elle «aime trop lire pour arrêter d’être critique littéraire» (la joie du double salaire) et que «la Suisse reste un pays de lecteurs» (comme de mélomanes pour le Grand Théâtre ou de cinéphiles pour Pathé).

Palexpo ne fait de différence que financière entre le Salon de l’auto et celui du livre. Ses présidents aussi. Il ne reste qu’à espérer, sans trop y croire, que le fond rattrape un jour la forme.

Cherchez l’architecte

L'été tire tranquillement vers son été indien et il ne nous reste que les souvenirs de films légers vus depuis quelques mois. Légers? Soyons sincères, ce n'est pas entre juin et septembre que le cinéma propose le summum de la réflexion filmique. Mais il n'est pas non plus tout à fait exact de prétendre que les films qui sortent en été soient uniquement des œuvres désinvoltes. Néanmoins, il est vrai que ces dernières squattent tout de même la majorité des salles. Or, outre le sérieux (sic) du festival de Locarno, y'a-t-il des leçons à retenir du cinéma estival? Car, si nous avons appris que Chicago sera sauvé par des robots géants se changeant en voitures de sport, il y a eu bien d'autres idées révolutionnaires délivrées.

Principalement, on a pu découvrir un bon aperçu des mœurs des jeunes filles d’aujourd’hui – ou du moins, de leurs idéaux sociétaux. Sur ce thème, deux productions, pour le moins éloignées dans leurs intentions, sont arrivées à une même constatation. A ma droite, Trois fois 20 ans, la comédie aigre-douce de Julie Gavras (fille de…) où Isabella Rossellini (fille de…) et William Hurt (fils de personne ; erreur de casting?) forment un couple sur lequel va se poser le spectre de la crise de la soixantaine. A ma gauche, Un amour de jeunesse, drame décontracté genre la-Nouvelle-Vague-n’est-pas-loin de Mia Hansen-Løve, qui met en scène les amours contrariés sur plus de dix ans de deux amants.

On reconnaîtra que, dans les deux cas, le réalisateur est une réalisatrice et qu’il s’agit d’histoires ordinaires, voire classiques, où la seule vision artistique semble excuser la banalité du propos. Malgré tout, le vrai point commun n’est pas dans les détails mais dans un élément précis des récits. Dans Trois fois 20 ans, Hurt interprète un architecte qui donne un coup de main à une bande de jeunes de son staff afin de concevoir un nouveau projet pour le musée du Louvre. L’une des adolescentes du groupe, meneuse autoproclamée, s’entiche du bel homme âgé et l’invite dans son lit à la première occasion. On pourra lire dans cette démarche la volonté de contrôler celui qui élabore l’espace (Dieu en quelque sorte).

Pas moins complexe, Un amour de jeunesse suit les mésaventures de deux adolescents qui s’aiment mais n’arrivent pas à s’entendre. Les années passent et la jeune fille, élève en architecture, s’entiche de son prof jusqu’à sortir avec lui. On pourra lire dans cette démarche la même chose que l’on laissait entendre pour le précédent film.

Venant de réalisateurs, le hasard ne choquerait pas puisque, dominants dans le métier, ils peuvent dire tout et son contraire. Venant de réalisatrices, il interpelle. Le fantasme féminin d'aujourd'hui est-il donc l'architecte? Ne serait-il pas plutôt celui d'aspirantes-metteuses en scène? Figure du dirigeant tout-puissant contrôlant l'exécution de créations humaines, celui-ci est un parent éloigné du cinéaste. Julie Gavras et Mia Hansen-Løve semblent vouloir cautionner leur position artistique en en appelant à cette image bienveillante. Il est étonnant (et dommage) qu'elles doivent se justifier de réaliser un film. De surcroît, l'homme mûr donnant des leçons aux jeunes filles est plutôt un désir masculin. Le cliché a la vie dure. Même anecdotique, voire amusante, cette coïncidence renvoie aux stéréotypes les plus éculés. Mine de rien, le cinéma reste hélas dans l'inconscient collectif un privilège de mec. D'autant plus que, pour le public, l'information qui prédominera est que les maîtres d'œuvres sont marqués par une franche virilité. Légère et absurde: une moralité très estivale.