Canada, la "tragédie nationale"
A peine élu, le Premier ministre canadien Justin Trudeau ordonne une enquête nationale pour élucider les meurtres et disparitions de plus d’un millier de femmes autochtones survenus ces dernières années. Celles-ci constituent 4% des femmes et 16% des femmes assassinées au Canada. Familles et associations reprennent espoir.
C’était une promesse de campagne mais en tant que telle, rien n’était moins sûr qu’elle fut appliquée en cas de victoire aux élections. Pourtant Justin Trudeau vient d’annoncer que l’enquête réclamée depuis des années par les familles de disparues ou tuées allait voir le jour. Symboliquement, c’est devant l'Assemblée des Premières Nations, l’organisation nationale de défense des intérêts qui représente les citoyen-ne-s des 634 communautés (ou réserves) soit plus de 900 000 personnes, que le Premier ministre a choisi de s’exprimer. Le terme « Premières Nations » désigne l'un des trois groupes distincts reconnus en tant qu'« autochtone » dans la Loi constitutionnelle de 1982. Les deux autres groupes « autochtones » sont les Métis et les Inuits.
Ainsi l’enquête s’articulera en deux phases : d’abord une phase dite de conception de deux mois à l'écoute des familles des disparues ou assassinées, élargie ensuite aux organisations autochtones, puis dans un second temps une commission d'enquête à proprement parler devrait être active dès le printemps 2016. Rompant avec la fin de non-recevoir du gouvernement conservateur précédent de Stephen Harper, qui estimait que les enquêtes policières en cours étaient suffisantes, le nouvel exécutif en place octroie plus de moyens à la justice et la police pour enfin donner des réponses aux familles. « Cette enquête est une priorité de notre gouvernement, parce que celles qui ont été victimes de cette tragédie nationale ont attendu assez longtemps. Les victimes méritent qu’on leur fasse justice et leurs familles ont une opportunité de guérir et de se faire entendre » a déclaré Justin Trudeau.
« Tragédie nationale » est le terme désormais employé pour qualifier ces meurtres et disparitions de femmes. La ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, demande qu’on y apporte une « réponse nationale ». Ce gouvernement qui s’engage a une obligation de résultats. Ce qu’ espérent au minimum les féministes c’est qu’une explication soit trouvée sur les causes de cette violence faite aux femmes autochtones.
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