updated 6:51 PM CEST, Jun 27, 2017

Bientôt...

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ENCORE UN PEU DE PATIENCE!

LES NEWS SONT EN ROUTE!

ailleurs

Les femmes prennent la route !

 

Des femmes en moto qui se réunissent dans cette même passion le temps d'un week-end, c'est l'objectif défendu par le 'Babes Ride Out', évènement girls only organisé chaque octobre en Californie. C'est aussi prouver qu'elles ont leur place dans ce milieu encore très masculin. Mais la transgression de genre s'accompagne malheureusement de vives réactions de la part de ceux qui ne supportent pas qu'elles puissent s'amuser sans mecs dans les parages...

 

"Too bitchy for the bitch seat" - Tout se résume dans cette punchline, brodée sur un patch qui ornerait à merveille le denim d’une bikeuse. Réappropriation du stigmate : en rapport avec la sissy-bar, le fameux dossier du siège arrière réservé à la compagne du biker. Tout comme pour le nom babes. Cette fois, elles sont aux commandes et elles le prouvent.

 

Et c’est bien de cela qu'il est question dans cet évènement girls only, réunissant des rideuses des quatre coins des Etats-Unis dans le désert de Californie via les réseaux sociaux. Elles bricolent, elles se salissent les mains, elles roulent des kilomètres, elles sentent la transpiration et le bitume, la bière et la clope : elles se rejoignent le temps d’un week-end pour partager cette passion du deux roues.

Cela me rappelle un fameux film des sixties issu de la bikexploitation : She-Devils on Wheels. Un gang de motardes (les "Man-Eaters") écume les routes en meute, disputant un terrain à un club de mecs en voiture, appelant à la vengeance quand l’une d’elles se fait agresser. Un des rares films incluant uniquement un groupe de filles, au milieu des dizaines de films exclusivement masculin où les femmes sont juste des éléments de décor.

Alors que cette initiative est à saluer dans un milieu encore très majoritairement masculin, je ne pus m’empêcher de jeter un œil sur les commentaires et de constater un violent backlash par de valeureux utilisateurs sous couvert de l’anonymat ou du pseudonyme. 

 

 

 

Parce qu’elles ne sont qu’entre femmes, certains les qualifient, sur le ton du mépris, de lesbiennes. Peut-être qu’elles le sont. So what ? Peut-être qu’elles ne le sont pas. Déçus ? Parce qu’en plus de se permettre de rouler à moto, de «sortir de la cuisine», de refuser d’être considérées uniquement comme des «reproductrices» ou des «ménagères», elles ne le feraient qu’entre elles, sans l’assentiment et la présence sine qua non des hommes !? Elles rentrent ainsi violemment dans le cadre normatif patriarcal hétéronormé, et il faut qu’elles soient prévenues par ces surveillants zélés.

Ce qui amène à un autre argument : pourquoi faire un évènement girls only? N’est-ce pas contraire à une idée d’équité, comme il est évoqué dans les commentaires ? Au risque de décevoir ceux qui défendent cette opinion, ce n’est pas le cas. L’idée d’un girls only permet deux choses. La première, c’est de pouvoir offrir un espace safe, libéré des menaces verbales ou physiques comme le prouvent les commentaires présentés ci-dessus. Ensuite, cela suit la même logique que la volonté d’imposer des quotas : l'omniprésence masculine est la réalité, un quota invisible qui ne souffre aucune remise en question. Imposer un quota – ou une manifestation non-mixte – permet de cette manière de laisser un espace d’expression, de liberté et d’action pour la minorité peu ou pas représentée dans les espaces existants.

Enfin, les critiques abondent par rapport à leur équipement, jugé léger voire inadapté, regrettant par la même occasion le fait que, d’habitude, les femmes auraient «plus de bon sens» ou seraient "plus intelligentes» que les hommes ; pour le sexisme bienveillant, nous sommes servi-e-s. Premièrement, il me semble que pour une vidéo similaire, mais avec uniquement des hommes, ces critiques seraient nettement moins présentes, voire absentes. Tous sont donc prompts à vouloir expliquer comment être une bonne motarde : une injonction aux femmes sur ‘comment il faut s’habiller’ pour être acceptée en tant que motarde à part entière, et cette absence d’équipement prouverait, selon eux, leur inadéquation à ce milieu. Plus encore, ils leur reprochent de prendre des risques. Prendre des risques n’est pas «féminin». Ils excluent ainsi toute considération pour leur capacité d’agir et de penser, pour leur choix de prendre ces risques, consciemment ou non, et de le vivre au même titre que d’autres motards masculins.

La route est encore longue, mais grâce à Babes Ride Out et d’autres mouvements, les choses bougent.

En Inde, des tutos beauté face à l'acide

En Inde, le collectif #MakeLoveNotScars lance de faux tutoriels de beauté pour dénoncer les attaques à l’acide qui défigurent les femmes. Chaque année plus d’un millier en sont victimes.

Aujourd’hui, quelle jeune fille ne suit pas les précieux conseils de Zoella ou de Miss Glamorazzi distillés sur Youtube pour savoir comment mettre du mascara ou quel vernis rendra «sexy sans verser dans la vulgarité» selon les bonnes paroles de Cristina Cordula. Parodiant ces grandes prêtresses du bon goût, une association indienne a décidé de mettre en scène des femmes victimes d’attaques à l’acide. Sur la vidéo, on y voit Reshma qui met du rouge à lèvres. L’image est terrible parce que la jeune femme a perdu un œil, sa peau est en partie arrachée, ses traits sont déformés et pourtant Reshma reproduit les gestes de ces vlogueuses pour être plus belle.

Si le collectif a lancé cette campagne-choc sur les réseaux sociaux, c’est pour montrer les conséquences de ces agressions. Physiques d’abord, puisque les victimes perdent leur visage d’avant et souffrent effroyablement (perte de la vue, de l’ouïe et du toucher, brûlures, infections…) et psychiques ensuite parce qu’elles vont devoir vivre avec cette apparence sous le regard des autres. Il s’agit aussi de dénoncer la facilité avec laquelle les agresseurs peuvent se procurer de l’acide. Une pétition a été mise en ligne sur leur site pour demander aux autorités que l'acide sulfurique ne soit plus en vente libre.

L’initiative #MakeLoveNotScars a reçu de nombreux appuis du monde entier et pourrait devenir une ONG afin de soutenir de manière concrète ces femmes en leur apportant une aide médicale, légale et en créant les conditions de leur réintégration dans la société.


Mx, le neutre entre dans le dictionnaire

Après la Suède, le Royaume-Uni intègre le genre neutre dans les pages du dictionnaire, suivant en cela une pratique déjà en usage dans la société britannique.

Le célèbre Oxford English Dictionary (OED) vient d’inclure dans ses pages le terme neutre de Mx qui rejoint les titres de civilité de Mr, Mrs, Ms ou Miss et dont il donne la définition suivante:

Mx (nom) : un titre utilisé avant le nom de famille d’une personne ou son nom entier par ceux qui préfèrent éviter de spécifier leur genre ou par ceux qui ne s’identifient pas en tant qu’homme ou femme.

Interrogé par le Sunday Times, Jonathan Dent, le rédacteur en chef adjoint du dictionnaire Oxford explique la raison de ce choix en disant que la langue anglaise s’adapte aux besoins du public. L’idée est que «les gens utilisent le langage de manière à ce qu’il leur corresponde plutôt qu’ils ne le laissent leur dicter leur propre identité». Il précise encore que les mots nouveaux qui font leur entrée dans leur dictionnaire doivent être populaires, c’est-à-dire largement répandus, comme c’est le cas dans de nombreux documents officiels, qu’il s’agisse du permis de conduire ou des comptes en banque. Depuis deux ans, le terme de Mx est très utilisé d’où sa logique entrée dans l’OED.

S’inspirant du modèle suédois, l’OED a mis moins de temps pour officialiser le titre de civilité neutre : en effet le mot “hen”, ne désignant ni le masculin ni le féminin, est utilisé depuis les années 1960 en Suède, mais n’a fait son entrée dans le dictionnaire de l’Académie du pays qu’en avril dernier.

Si le terme lui-même permet de désigner plusieurs identités de genre, rompant avec la bicatégorisation homme/femme, ce qui constitue un léger mieux, encore faudrait-il que la société dans son entier cesse de discriminer les personnes qui ne sont pas cisgenres et là, nous n’y sommes pas.

Photo DR

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