Quelle parité?
En France, l'égalité tant claironnée par le nouveau pouvoir socialiste n'aura été qu'un effet d'annonce. Si elle est effective dans le gouvernement Ayrault (17 femmes ministres, soit 50% de sa composition), elle est inexistante au niveau des équipes ministérielles: sur les 140 directeurs, chefs de cabinet et conseillers nommés hier, on ne comptait que 38 femmes. 22 des 34 cabinets ministériels sont d'ailleurs composés exclusivement d'hommes. En y regardant de plus près, on s'aperçoit que sur les 17 femmes ministres, aucune ne détient de grand ministère et dans les cabinets, il en va de même: on dénombre 5 directrices de cabinet et 5 chefs de cabinet. Les postes de pouvoir restent entre les mains des hommes. Pas n'importe lesquels, ceux qui les ont toujours eus: les mâles dominants issus des grandes écoles Sciences-Po/l'ENA ou les copains militants. Ce recrutement étroit limite également l'accès aux personnes issues de l'immigration.
Pourtant l'égalité inscrite dans la Constitution française depuis 2008 devait ouvrir les portes à une meilleure représentativité de la société. François Hollande, le président de la normalité est celui de la norme dominante. Le volontarisme politique ne suffit pas, encore faut-il passer aux actes. Les associations dénoncent la discrimination indirecte liée au recrutement par cooptation et par réseau au coeur, selon elles, de l'absence de représentant-e-s femmes et/ou issu-e-s de l'immigration. Elles parlent aussi du mépris affiché par les classes dirigeantes, tout cela trois semaines à peine après l'élection présidentielle. Les défenseur-e-s de la diversité et les féministes déchantent déjà...