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Vessy. Encore une grève des femmes.

Une partie du personnel de l'EMS de la Maison de Vessy, en majorité des femmes, est en grève depuis le 7 mars. Des aides-soignantes, des femmes de ménage, du personnel hôtelier, des lingères, des animatrices, des infirmières se sont dressé-e-s contre leur employeur pour exiger respect et dignité.

Depuis des années en effet, les employé-e-s de l'EMS voient leur charge de travail augmenter et leurs conditions de travail se détériorer. Outre les différentes attaques sur le statut de la fonction publique, le personnel de Vessy, qui est un établissement public médico-social, ne reçoit pas la prime EPM pourtant accordée à tous les autres. Ni la prime de Gériatrie destinée à compenser la pénibilité de ce travail, versée à tous les employé-e-s des établissements publics s'occupant de personnes âgées...

Car les grévistes se battent pour améliorer non seulement leurs conditions de travail mais aussi les prestations aux personnes âgées. Il y a quelques années, 1.2 postes de travail étaient prévus par résident-e. Ce chiffre est aujourd'hui tombé à 1 poste par résident-e, soit 20% de moins de force de travail et d'encadrement. Et la politique annoncée irait encore vers de nouvelles restrictions au détriment des prestations aux aîné-e-s. Cette politique du personnel se fait au mépris total de l'initiative «Pour une meilleure prise en charge des personnes âgées en EMS» pourtant acceptée à Genève en votation populaire en 2007 et censée améliorer la dotation en personnel de la Maison de Vessy.

C'est dans un contexte déjà tendu que la direction, début 2011 et sans concertation avec le personnel, a décidé de faire payer les parkings jusqu'alors gratuits à hauteur de 86.40 francs par mois. La direction justifie l'abandon de la gratuité par la mise en place d'un plan mobilité visant à favoriser la mobilité douce. Or, les transports jusqu'à l'EMS étant limités (pas de navettes et très peu de bus), les employé-e-s sont obligé-e-s de se rendre sur leur lieu de travail au moyen de leur véhicule privé. Le prix de la location du parking constitue notamment pour les plus bas salaires une ponction importante sur le revenu. Cette décision a cristallisé le mécontentement des employé-e-s qui se sont mis en grève. Les grèvistes demandent la création d’une commission paritaire pour que l’avis du personnel soit pris en compte et le retour à la gratuité des parkings en attendant la concrétisation d’un plan global de mobilité afin d’avoir des bus aux heures tardives et matinales.

La tentative de médiation a échoué, entre autres,  parce que le Syndicat des services publics qui soutient les grévistes conteste la compétence de la Chambre des relations collectives de travail (CRCT) pour mener ce type de conciliation dans le secteur public. Néanmoins, le conseil d'administration de l'EMS a lui accepté les propositions de la CRCT et parmi elles, le prix du parking qui passerait de 86.40 à 36 francs par mois, soit le coût d'un abonnement TPG subventionné par l'EMS...

Les grévistes continuent leur mouvement tant qu'ils estiment ne pas avoir pas été entendus.

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Interview: Simone Chapuis-Bischof

En hommage à son engagement et son militantisme de toute une vie en faveur des droits des femmes, Simone Chapuis-Bischof a reçu un prix d’honneur en avril dernier dans le cadre des prix genevois « Femme exilée, femme engagée ».
Rencontre avec cette grande dame lausannoise.


L’émiliE : Avant toute chose, bravo pour ce bel hommage mérité !
Vous nous avez raconté avoir dans un premier temps pensé refuser ce prix, puis vous avez décidé de l’accepter et de le dédier à l’Association pour les Droits de la Femme à Lausanne. Dites-en nous un peu plus.

Simone Chapuis-Bischof : j’estime que cette petite association qu’est  l’Association pour les Droits de la Femme (ADF), anciennement Association pour le Suffrage féminin, est mal connue et je voulais mettre en avant son rôle pour la conquête des droits politiques des femmes en Suisse, même si elle n’a pas été la seule à pouvoir se glorifier de la victoire finale. Depuis le début du XXème siècle , l’ADF regroupait tout de même les femmes les plus audacieuses et persévérantes de l’époque !
Je ne suis donc pas une pionnière comme on le prétend puisque ça ne fait que 50 ans que je milite au sein de cette association ! Ces 50 ans se composent d’ailleurs d’une foule de petites conquêtes et d’actions - festives chaque fois qu’on le pouvait.
Dès le départ l’ADF s’est battue non seulement pour le droit de vote des femmes, mais a aussi abordé l’assurance-maternité, l’avortement, ou encore l’égalité des salaires.


L’émiliE : Vous êtes donc toujours active au sein de l’ADF ?

S. C-B : Oui, entre autres activités. A l’ADF nous avons par exemple repris l’organisation des   « Eglantine Cafés » qui se tiennent toujours à la Maison de la Femme : nous y traitons de toutes sortes de sujets civiques, sociaux, féministes ou autres pouvant intéresser les femmes. Je travaille par ailleurs 2 fois par semaine à la bibliothèque féministe de la Maison de la Femme en compagnie de 2 collègues plus âgées que moi et tout aussi passionnées de livres. Notre plus grande joie est d’accueillir et d’échanger avec de jeunes étudiant-e-s qui viennent emprunter nos ouvrages en vue d’un travail de recherche ou de diplôme.


L’émiliE : Simone Chapuis-Bischof, vous avez eu 80 ans cette année, 40ème anniversaire du droit de vote fédéral des femmes. Le tout couronné par ce Prix d’honneur. Avec ce beau palmarès, on peut affirmer que vous avez conservé tout votre souffle, votre ténacité de combattante et de femme engagée ?

S. C-B : Oui, c’est vrai. Même si je me fatigue plus vite, je ne crois pas que je pourrai jamais m’arrêter. Toutes ces activités et combats, ça maintient en vie !


L’émiliE : Quels sont alors les points forts, les images, les sentiments qui résument une vie d’engagement féministe ?

S. C-B : Eh bien l’une des choses qui me vient tout de suite à l’esprit, c’est le chapitre « L’émiliE ».Un chapitre très cher à mon coeur justement ! J’ai été la présidente du journal – qui s’appelait alors « Femmes suisses » - entre 1975 et 1981. J’y ai fait de belles rencontres, celles par exemple des soeurs Chaponnière : Corinne que nous engagions comme rédactrice en chef et Martine qui m'a succédé à la présidence du journal. La presse féministe a d’ailleurs toujours dû se battre par tous les moyens pour avoir sa place : je  me souviens par exemple d’une action cocasse que nous avions menée lorsque nous avions fait des confitures que nous vendions au Salon des Arts ménagers. Notre stand portait le slogan « Nous aussi nous savons faire des confitures ! ». Plus tard nous avons tout de même eu un stand au Salon du Livre…
Sur un autre plan, avoir fait la connaissance d’un nombre incalculable de femmes extraordinaires tout au long de ma vie est l’un des autres points très importants de ma « carrière ». Je me souviens par exemple de la personnalité incroyable qu’était Marie-Claude Leburgue qui invitait des femmes à son émission quotidienne durant l'hiver 1970-71, juste avant la votation sur le suffrage féminin. Jacqueline Berenstein et moi, y étions une fois par semaine et nous fournissions des sujets et des adresses de femmes à interroger sans faute. Ou encore à toutes celles connues lors de déplacements pour des rencontres féministes à l’étranger. J’en ai connu tellement, sans parler de ces femmes migrantes que nous honorons aujourd’hui et qui ont vécu tant de choses qui me font sentir toute petite à côté d’elles.


L’émiliE : Justement, puisque vous recevez un hommage dans le cadre d’un prix pour les femmes exilées, y a-t-il un lien dans votre parcours avec les problématiques spécifiques aux femmes migrantes ?

S. C-B : Pas particulièrement. Mais j’ai quand même participé par exemple à une expérience enrichissante en contribuant à la mise en place d’un centre d’accueil et de rencontre pour femmes exilées à Lausanne en 1992 qui a ensuite été absorbé par l’association Appartenances. Ou encore à la même époque, moi et d’autres avions créé « Femmes suisses pour une Europe solidaire » demandant plus d’ouverture et promouvant la paix.


L’émiliE : On dit souvent que le féminisme est en recul et c’est presque devenu un gros mot. Quel regard portez-vous sur les revendications des jeunes femmes d’aujourd’hui ?

S. C-B : C’est vrai, beaucoup de jeunes filles, de femmes, disent « je ne suis pas féministe ». En même temps elles ne supporteraient pas de se sentir inférieures, d’être discriminées. Je leur réponds d’ailleurs souvent par la question : « vous êtes alors d’accord qu’on vous paie moins qu’un homme ? »
Les injustices issues des inégalités m’ont révoltée dès le début et me révolteront toujours. Je tiens tout de même à dire que je rencontre aussi des hommes féministes qui se mettent à notre place, parmi lesquels mon mari qui m’a toujours soutenue. Je ne me bats pas contre les hommes, mais contre les injustices qui sont faites aux femmes. D’ailleurs, d’une manière générale, je pense que la recette est de ne jamais cesser de parler de ces problèmes.

 

L’émiliE : Puisqu’on parle de féminisme, un terme qui englobe tant de choses, on peut vous considérer, très positivement, comme une figure du féminisme historique. Comment vous positionnez-vous par rapport aux « tendances » dites « actuelles » que prennent les divers féminismes ?

S. C-B : Effectivement, on peut parler des féminismes, et il est certain que tous sont importants et ont leur place. En matière de féminisme, toute réflexion, tout combat, aussi minime soit-il, est capital. Par ailleurs, la notion de genre est très importante : je pense notamment dans des domaines tels que la médecine par exemple. Personnellement, je ne m’identifie pas à certains courants actuels, car à mon avis il ne faut pas négliger les grands thèmes classiques que sont l’inégalité des salaires ou le nombre de femmes dans les autorités et qui sont hélas toujours d’actualité. Je suis d’ailleurs viscéralement attachée à la notion de parité. D’accord, nous avons maintenant 4 femmes au Conseil fédéral.Et les autres exécutifs ? Et les autres législatifs ?

On a mis trois-quarts de siècle pour accorder des droits politiques aux femmes, peut-être mettra-t’on trois-quarts de siècle à concrétiser le partage réel du pouvoir ? Un par-ta-ge du pouvoir !

 

L’émiliE : On peut donc dire que ce partage est votre grand rêve, votre moteur… ?

S. C-B : Je suis peut-être utopiste, mais oui, je rêve encore qu’on y arrivera !

 

Propos recueillis par Stefania Kirschmann

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Avortement: Paroles d'ados

Avortement et jeunes filles enceintes : Parcours de combattantes

Que faire face à pareille situation ? Quelle décision prendre ? Vers qui se tourner ? Quatre filles âgées de 16 à 19 ans au moment des faits livrent certains aspects d’une expérience difficile.

Valentine*, Anaïs* et Camille* ne regrettent rien, bien au contraire. Lorsqu’elles avaient entre 16 ans et 19 ans, elles ont décidé d’interrompre leur grossesse.

Au moment où Anaïs se rend à la maternité pour faire un contrôle en raison de douleurs dans le bas-ventre, elle connaît déjà le résultat et elle sait qu’elle «ne le gardera pas». Elle parle rapidement à ses parents. Ils sont d’accord avec elle, craignant que la décision d’avoir un enfant aussi jeune ne plombe sa vie et ne désirant pas s’en occuper eux-mêmes. A l’hôpital, Anaïs se souvient encore de l’infirmière qui lui dit, en voyant ses habits sur une chaise, qu’il y a un casier et qu’on n’est pas à l’hôtel.

Quant à Camille, elle n’en a jamais parlé à ses parents. Elle se rappelle avoir fait le test, seule et tremblante, et la panique en voyant que le résultat était positif alors qu’elle avait eu des rapports sexuels protégés. Ni elle ni son copain ne voulait garder l’enfant. Après moultes démarches et pressions, elle a fini par avoir l’adresse d’un gynécologue exerçant dans une clinique privée. Plusieurs femmes étaient présentes pour la même intervention qu’elle a payé 1000 francs cash. Camille pense que son avortement n’a pas été déclaré.

Lorsque Valentine ressent les premiers symptômes, elle parle à sa mère de l’éventualité qu’elle soit enceinte. Avec le recul, Valentine comprend que sa mère était à ce moment-là dans un déni total. C’est sa tante qui lui fait faire un test, qui se révèle positif : le choc. Il est évident pour elle qu’elle ne veut ni ne peut élever un enfant.
A l’hôpital, elle apprend que des examens plus poussés sont nécessaires car la grossesse date de plus d’un mois ; elle remonte en fait à quatre mois et demi, et la loi interdit l’avortement, sauf en cas de problèmes majeurs. Valentine ne s’y attendait pas du tout, d’autant plus qu’elle avait eu un rendez-vous prévu depuis longtemps chez sa gynécologue suite au rapport sexuel en question - elle apprendra par la suite qu’il était encore trop tôt pour détecter quelque chose.
La suite a été vécue par Valentine comme un film d’horreur sans fin. Plusieurs rendez-vous se succèdent à l’hôpital où elle s’entend dire qu’on la recevra dans deux heures ou qu’il faudra revenir dans quelques jours, alors que pendant ce temps, la grossesse se poursuit. Elle rencontre chaque fois des personnes différentes qui n’ont pas connaissance de son dossier et aucune d’entre elles ne prend en compte le fait qu’elle ne veut pas garder cet enfant. Au contraire, les discours tentent de la convaincre qu’elle est capable d’avoir un enfant, que cela ne changera rien dans sa vie, qu’elle ne pourra plus avoir d’enfant si elle avorte - et le psychologue de lui demander comment elle imagine sa vie avec un enfant. On essaie de la prendre par les sentiments mais quand elle fond en larmes, c’est d’épuisement face à des personnes agressives.
Pour Valentine, cette technique aurait peut-être marché à l’usure. Ses projets professionnels et l’impossibilité de subvenir financièrement aux besoins d’un enfant lui ont permis de résister et de suivre la voie qu’elle estimait la meilleure. Elle souligne la nécessité de ne pas se décourager, ni se laisser influencer.
On a décidé pour elle qu’elle était capable d’élever un enfant et on lui a expliqué que si elle voulait avorter, la démarche entrait dans le champ juridique.
Au planning familial, on lui explique qu’il y a des options. Soit faire l’intervention en Espagne, soit dans un hôpital en Suisse romande. Valentine opte pour une intervention effectuée par une infirmière en Suisse romande, accompagnée par sa mère. Elle relève elle aussi que son avortement n’est certainement pas inscrit dans les chiffres officiels.

Laure*, enceinte à 16 ans, ne regrette rien non plus. Elle décide de garder son enfant. Tout de suite, elle comprend ce qui lui arrive lorsqu’elle n’a plus ses règles et elle est contente. Elle a très envie d’avoir des enfants, tout en imaginant qu’elle les aurait plus tard. Comme pour les autres personnes, cette grossesse est imprévue, d’autant plus qu’elle avait des rapports sexuels protégés.
Elle parle d’abord avec une amie puis se rend au planning familial. Elle trouve qu’elle a bien été informée des ressources à disposition. Ses parents estiment pour leur part qu’il est préférable qu’elle avorte car elle est trop jeune, qu’elle a des études à faire, qu’elle n’a pas d’argent ni de logement, et ne veulent pas en avoir la responsabilité.
Laure n’a cependant pas l’impression d’avoir loupé quelque chose et parle plutôt du jugement négatif porté sur les jeunes mères. Elle a l’impression qu’elle doit davantage assurer. L’arrivée de l’enfant a permis une nouvelle reconfiguration familiale et les parents de Laure prennent en charge leur fille et leur petite-fille.

Le message de Valentine, Anaïs, Patricia et Laure est finalement le même : il est essentiel de suivre ce qu’on ressent et c’est à la personne de décider de ce qu’elle veut.




*Prénoms fictifs

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