updated 6:51 PM CEST, Jun 27, 2017

Bientôt...

 lemiliedegourdie1

ENCORE UN PEU DE PATIENCE!

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Pas de talents contre les femmes

Le 11 novembre dernier, le genevois théâtre St-Gervais a pris le risque fou d'être la cible de machos intégristes. Il avait en effet consacré une soirée à la lecture de textes misogynes. Avec son côté explication de texte, la logique n'était pas bête et était bien défendue dans la présentation de l'événement («...pour réussir sa vocation d'athée, il est bien de lire les écritures religieuses. Si on veut essayer de rester de gauche, le Figaro magazine doit être source d'inspiration...»).

Rien de plus sympathique que de se moquer d'écrits réacs. Il est donc intéressant de se demander si de grands textes littéraires traitent du sujet (il est toujours plus sympathique de contredire une thèse intelligemment étayée). On sait que, depuis la Bible, le mâle s'est exclusivement plu à se donner le premier rôle. De fait, l'habitude aidant, les écrits qualifiés de misogynes semblent plutôt, jusqu'au milieu du XVIIIème siècle, relever plus d'une banalisation de l'infériorité religieuse, légale et scientifique de la femme que d'un militantisme rageur. Du coup, difficile de trouver un auteur ou un penseur dont le combat est prioritairement dirigé contre la gent féminine. La question est pourtant intéressante, d'autant plus qu'il faut comprendre une époque pour saisir ses contemporains. D'ailleurs, ceux qui portent le chapeau (Sade, Casanova, Freud - que des grands philosophes au demeurant) ne sont souvent cruels envers les femmes que pour mieux saisir leur monde. Sous leurs plumes, rares sont les hommes idéaux.

Donc, non, il ne semble pas que la misogynie en tant que telle ait inspiré de grands textes. Par contre, au niveau de l'écrit, elle s'est plutôt disséminée habilement, à la naissance du féminisme, dans les journaux exclusivement adressés aux filles (l'hallucinant, mais excellent, hebdomadaire «La Jeune Fille » des années 1890). Cela perdure aujourd'hui avec les revues féminines où la publicité l'emporte sur le rédactionnel. D'ailleurs, la normalité de la femme (consumériste, ménagère, fleur bleue, frivole, excessivement sensible, etc.) véhiculé par celui-ci rappelle étrangement les idées que la Bible véhiculait déjà.

Finalement, le débat est clos avant d'avoir été entamé. Prudents, les auteurs de talent ont préféré être persifleurs et non pamphlétaires. Les autres, provocateurs ou pisse-froids, ne méritent même pas un intérêt sociologique.

 

Sans rapport -

A lire: Viols en temps de guerre (Collectif, Payot). Un livre qui fait froid dans le dos où l'on prend en pleine gueule l'invraisemblable logique militaire, et donc politique, des sévices sexuels. Certes, on le savait, mais encore fallait-il dresser un large schéma pour avoir un aperçu global de ce cauchemar souvent traité en détail de la guerre.