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A Tahiti

Elsa Triolet, née Ella Kagan en 1896 à Moscou et morte Elsa Triolet en 1970 à Saint-Arnoult en Yvelines, a été la première femme à obtenir le prix Goncourt avec son livre Le premier accroc coûte 200 francs en 1945. Cette grande dame de l’écriture nous a laissé plus de trente ouvrages, sans compter ses traductions d’auteurs russes en français et d’auteurs français en russe et ses multiples contributions dans les revues littéraires, notamment les Lettres françaises.

Dans ce livre, A Tahiti, écrit en Russe puis traduit en français par elle-même, elle a 19 ans, soit neuf ans avant sa rencontre avec Louis Aragon. Elle vient d’épouser un officier français André Triolet, qui l’emmène avec lui pour une mission « au bout du monde ». Elsa s’ennuie. Désabusée par un amour impossible avec le poète Maïakovski, elle partage la vie coloniale d’un mari qu’elle respecte certes, mais qu’elle n’aime pas. Alors elle écrit, et très bien, pour notre bonheur à toutes et tous.

La fraîcheur de style de cette autobiographie est accompagnée d’un « parfum sucré de vanille ». Elsa nous décrit à sa manière l’été, un soir de janvier : « Le cerveau travail de plus en plus au ralenti, le jours devient plus gris et s’éteint. L’air se fait plus compact, vous enserre, vous étouffe. On voudrait enlever avec les mais ce poids humide, gris. Le temps s’arrête. » Pas vraiment, parce qu’elle ne s’arrêtera jamais d’écrire jusqu’à la fin de sa vie.

A Tahiti d’Elsa Triolet, 154 pages, réédité en septembre 2011 par les Editions du Sonneur.

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