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Amours ennemies : Iris et Peter von Roten

  • Published in Livres

Iris Meyer–von Roten est une féministe suisse alémanique trop peu connue, hélas, du public romand. Née à Zurich en 1917 dans une famille protestante, elle a rencontré son futur mari à l’Université de Berne où ils étudiaient le droit. Ils ont ensuite vécu en Valais et à Bâle. Très malade, elle s’est donné la mort en 1990. Elle a travaillé dans plusieurs journaux comme rédactrice responsable et a notamment publié un essai percutant – Frauen im Laufgitter – qui n’a jamais été traduit en français. Ce texte très polémique à l’époque (1958) lui a valu l’opprobre de nombreux critiques et fort peu d’éloges de la part de femmes engagées.
Iris Meyer était une très forte personnalité, une très belle femme, soucieuse de son apparence, qui adorait s’habiller avec goût et originalité. Sa plume est également remarquable, comme d’ailleurs celle de son mari, Peter von Roten.
C’est un plaisir sans précédent de lire les lettres qu’ils ont échangées entre 1943 et 1950. On entre dans leur intimité, aussi bien affective qu’intellectuelle, leurs idées sur la vie, leurs peurs, leurs attentes comblées ou déçues. On découvre ce qu’était le quotidien des étudiants pendant la guerre, les obstacles immenses que rencontraient les jeunes femmes désireuses d’être indépendantes. On mesure le poids des traditions catholiques et familiales sur le destin d’un jeune homme doué et amoureux.
Le style de ces missives est très caractéristique de l’époque : distingué, sans pathos, mais très élaboré, très pur. D’une honnêteté parfaite.
Wilfried Meichtry a fait un travail remarquable de mise en situation de ces lettres, en utilisant de nombreuses archives, et en interviewant des membres des deux familles  Cet ouvrage restitue au final le mode de vie et de pensée des jeunes gens avides de changements des années 40 et 50, dans une Suisse encore fort rétrograde.

Un livre de 643 pages jamais ennuyeuses, toutes intéressantes et parfois très touchantes.



Amours ennemies : Iris et Peter von Roten, de Wilfried Meichtry
Traduit de l’allemand par Delphine Hagenbuch et Johan Rachel
Ed. monographic, 2014
643 pages

Photo DR