Logo

La petite communiste qui ne souriait jamais

Lola Lafon, jeune auteure et chanteuse d’origine roumaine est définitivement sortie de l’anonymat avec son livre consacré à Nadia Comaneci. Elle imagine un dialogue entre elle et Nadia, qui fut la plus jeune et talentueuse gymnaste de la seconde partie du siècle dernier.


Fiction ou réalité ? Lola Lafon répond clairement dans un article au journal Libération. Elle n’a pas voulu pas faire une biographie. Elle ne se complait pas non plus dans la simple condamnation d’un régime ubuesque, sous la houlette de Nicolae Ceausescu, «grand timonier» de la Roumanie. Au contraire, elle démonte le mécanisme d’une machine infernale tout en mettant en valeur l’aspiration de Nadia à vivre une expérience qui pouvait la sortir du destin imposé aux petites filles roumaines de son époque.

Lola Lafon a réussi l’exploit de ne pas tomber dans le voyeurisme et la banalité «people». Son livre est au contraire un encouragement, sur fond d’expression féministe et libertaire, à la longue et dure quête de la liberté, quel que soit le régime dans lequel on se trouve et quelle que soit l’époque que l’on puisse vivre. Il se lit très facilement et nous tient en haleine sans discontinuer.

Lola Lafon a fait tandem, au festival d’Avignon, dans une création, «Irrévérence (s)», qui exalte la liberté en faisant dialoguer le corps et les mots… avec la danseuse étoile de l’Opéra de Paris, Marie-Agnès Guillot… On aura compris. Elle persiste et signe, sur les planches cette fois, dans le concret de l’expression contemporaine.

Lola Lafon, La petite communiste qui ne souriait jamais, Actes Sud, 2014, 320 pages.

l'émiliE - 2012-2016