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Votez femmes!

A l’approche des élections fédérales d’octobre prochain, c’est un peu panique à bord. Devant la faible représentation féminine dans les instances nationales, une plateforme «Votez femmes !» vient de voir le jour sous l’impulsion de la Commission fédérale pour les questions féminines (CFQF) et de cinquante conseillères nationales et conseillères aux Etats qui militent pour d’une part amener les femmes aux urnes et pour faire élire plus de femmes d’autre part. Mais est-ce suffisant ?

C’est un fait que rappellent les statistiques de la plateforme : la représentation des femmes au conseil des Etats est de 19,6% (soit 9 sur 46sièges) et de 31% au conseil national (soit 62 sur 200 sièges). Plus de quarante ans après avoir obtenu le droit de vote et d’éligibilité au niveau fédéral, les femmes restent en retrait de la vie politique. Au niveau cantonal, si les Genevoises ont obtenu ces droits le 6 mars 1960, il a fallu attendre 1990 pour que le Tribunal fédéral contraigne Appenzell Rhodes-Intérieures, dernier canton réfractaire, à accorder ce droit aux femmes. Depuis les années 90, on observe une stagnation de la représentation des femmes dans les instances politiques, autant dire que la sauce n’a jamais pris. Quant aux commissions parlementaires, surtout celles qui ne traitent pas de sujets dits féminins (éducation, social, care en général), elles en sont quasi absentes. Pour un pays comme la Suisse, cette image rétrograde est tout bonnement déplorable.

On comprend pourquoi la Confédération s’attaque au sujet. Le projet soutenu par les trois conseillères fédérales et la chancelière de la Confédération doit être relayé par différentes associations qui s’engagent spécifiquement sur ce thème. Porté par une large majorité de conseillères nationales et conseillères aux Etats, la plateforme recueille les témoignages de politiciennes de tous bords qui argumentent en faveur d'un vote féminin. Pour autant, l’injonction poussera-t-elle les femmes à voter… pour une femme ?

La tendance au recul de la représentation féminine dans les parlements risque encore de s’accentuer lors de la prochaine législature. En effet, plusieurs cheffes de file se retirent du jeu à l'instar de Maria Bernasconi (PS/GE), Lucrezia Meier-Schatz (PDC/SG), Christine Egerszegi (PLR/AG) ou bien Verena Diener (Vert'libéraux/ZH) ce qui ne va pas arranger les choses ni motiver la relève. Par ailleurs, on se demande pourquoi aucun homme ne soutient l’initiative ? Ne seraient-ils pas concernés par une société plus juste ? Affaire à suivre.

l'émiliE - 2012-2016