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Le changement climatique c'est maintenant

A la veille de la 21ème Conférence des Parties de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques, communément appelée COP21, qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre 2015 au Bourget en France, des associations féministes s’engagent pour que soit prise en compte dans ces discussions la problématique du genre. Alors que les femmes sont spécifiquement touchées par les conséquences des catastrophes naturelles, elles peinent à faire entendre leur point de vue puisque les négociations et les groupes de travail scientifiques sont majoritairement menés par des hommes.

Cette conférence espère aboutir à un accord international juridiquement contraignant sur le climat, applicable à tous les pays à partir de 2020, afin de maintenir le réchauffement de la planète en deçà de 2°C d’ici 2100. Si le cinquième rapport du GIEC, publié il y a un an, a confirmé la gravité de la situation, les effets du changement climatique se font déjà sentir un peu partout dans le monde (événements climatiques intenses, sécheresses, inondations…). Les femmes sont les premières impactées comme cela avait été souligné lors de la COP20 à Lima. Parce qu’elles représentent 70 % des pauvres dans le monde et du fait de leurs rôles socialement construits, elles sont en effet particulièrement touchées (eau, forêt, agriculture, pêche…) alors même qu’elles consomment en moyenne moins d’énergie. Les catastrophes climatiques ont sur elles des effets spécifiques en matière de violences de genre et de migration. Il avait été également reconnu qu’elles jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique.

En matière de parité de représentation au sein des organismes de négociations et de décision, quelques progrès sont à noter. Ainsi la Global Gender Climate Alliance, initiée à la conférence de Bali en 2007 et le Women and Gender Constituency ont pour objectif d’assurer que les politiques sur le changement climatique, les prises de décisions, intègrent le genre. Le Cadre d’action de Hyogo 2005-2015 (stratégie internationale pour la prévention des catastrophes), en cours de renégociation, précise que «la perspective de genre devrait être intégrée dans toutes les politiques de gestion des risques de catastrophe, et des plans et des processus de prise de décisions, y compris celles relatives à l’évaluation des risques, l’alerte rapide, la gestion de l’information, l’éducation et la formation». La Cop20 à Lima a mis en place un programme de travail sur le genre.

Avant la COP21, le groupe Genre et développement soutenable et différentes associations de femmes rendent publiques leurs recommandations visant à intégrer le genre dans la question du climat (Intégralité du texte ici). Le 28 novembre 2015, à l’hôtel de ville de Paris, ce collectif organise une journée d’information et de débats intitulée "Féministes pour la justice climatique". La veille de la grande manifestation du 29 novembre dans les rues de Paris et à deux jours du début de la COP 21, cette journée s’adresse à toute personne concernée par les enjeux climatiques, le développement durable et la transition écologique. Une table ronde puis des ateliers participatifs permettront d’approfondir différentes thématiques, telles que droits des femmes, climat et développement durable ; inégalités sociales et justice climatique ; genre et modes de production et de consommation ; agriculture et souveraineté alimentaire ; énergie, ressources naturelles ; migrantes et réfugiées… Les discussions visent à faire émerger des pratiques et des recommandations au regard de l’égalité femmes-hommes dans la lutte contre les causes du dérèglement climatique et pour la transition écologique et la justice sociale. Ce type de rencontre revêt dans le contexte actuel une importance capitale et nous conseillons à nos lecteurs et lectrices d’y participer d’une manière ou d’une autre.

l'émiliE - 2012-2016