updated 6:51 PM CEST, Jun 27, 2017

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Ces héroïnes oubliées

La commémoration des dix ans des attaques des tours jumelles est allée avec son lot habituel d’articles dans les journaux. Cette année encore, le rôle des femmes est passé à la trappe.

 

« Dans les journaux on voit des veuves, des veuves, et encore des veuves », constate Brenda Berkman. Cette pompière qui a perdu de nombreux proches lors du 11-Septembre ne remet pas en cause l’importance des victimes dans les médias, mais déplore qu’on ne dépeigne jamais « l’intégralité du tableau ».

Pompières, policières, secouristes, bénévoles, elles sont pourtant extrêmement nombreuses à avoir joué un rôle actif. La couverture médiatique de cet événement a été dictée par les stéréotypes, occultant les veufs et les actes de bravoure au féminin, à l’exception de l’histoire des l’hôtesses de l’air Amy Sweeny et Betty Ong, qui ont transmis des informations capitales sur les terroristes aux membres d’American Airlines au sol, avant de percuter la tour nord.

L’essayiste féministe Katha Pollitt confirme : « Le 11-Septembre a correspondu à une célébration de la masculinité, de la bravoure et de la force, qui préparait déjà d’une certaine manière les guerres en Afghanistan et en Irak. » Des mots inusités depuis plus de vingt ans ont même fait leur réapparition : policeman pour police officer et fireman pour firefighter, passant d’une dénomination neutre à une dénomination genrée où les femmes n’ont pas leur place.

Retour aux années 60

Susan Hagen et Mary Carouba, deux écrivaines californiennes, ont été choquées par ce manque de reconnaissance dès 2001. « Aucun journal ne mentionnait les femmes, et le langage employé rappelait celui des années 1960, avec des expressions comme ‘nos braves hommes’ ». Elles se sont alors rendues à New York, ont interviewé trente femmes, et ont donné naissance au seul livre sur le sujet : Women at Ground Zero. « Nous pensions que de nombreuses autres publications allaient suivre, mais en réalité nous avons été les premières, et les seules », s’étonne Mary Carouba.

Des 25 femmes membres des 12'000 pompiers de New York (FDNY) en 2001, aucune n’est morte en service le 11-Septembre. 25 femmes, c’est le quota imposé au FDNY en 1982 à l’issue d’un procès en discrimination. Elles sont cette année 29 dans le département, à nouveau attaqué pour discrimination par la communauté noire.

Après les attaques, les casernes qui n’avaient pas perdu d’hommes étaient moins bien vues que celles qui pleuraient des morts. De la même façon, « comme aucune femme n’était morte, c’est qu’elles ne faisaient pas bien leur travail », rapporte Brenda Berkman. Le 11-Septembre a donc rimé avec une « augmentation du machisme » dans le département. Même du côté des officiers de police, qui ont eu la ‘chance’ de compter des femmes mortes en service dans leurs rangs, l’officier Carol Paukner estime que « le département est resté à peu près le même : les femmes étaient inexistantes et sont restées inexistantes. La police, c’est un club de mecs. »

Les femmes manquaient de visibilité dans ces métiers autrefois réservés aux hommes, et le 11-Septembre n’a rien fait pour arranger les choses. Mary Carouba explique : « Ce n’est pas que les femmes ne puissent pas être vues comme des héroïnes, c’est qu’il faut redoubler d’efforts pour porter un minimum d’attention sur elles en cas de crise, affirme celle qui y consacre une bonne part de son temps depuis dix ans. Dans l’imaginaire collectif, ce sont les hommes qui gèrent ce genre de catastrophe. »

 

Rendez-vous

Tout au long du mois de septembre, l'émiliE proposera une série de témoignages de ces femmes de l'ombre qui se sont pourtant exposées au danger et ont été confrontées à des situations terribles. Christelle Gérand, correspondante aux Etats-Unis, est allée à leur rencontre et nous propose leur témoignage.

Conductrices à contre-sens?



En marge des révolutions arabes, une revendication qui peut sembler anachronique ou dérisoire, celle de Saoudiennes désireuses de conduire. Vendredi 17 juin, elles étaient une trentaine à avoir bravé l'interdit, répondant ainsi à la campagne Women2Drive lancée depuis deux mois sur les réseaux sociaux.


Tradition
Considérées par les lois du royaume wahhabite comme mineures, les femmes doivent se plier à des règles strictes. Et si aucune loi ne leur interdit explicitement de prendre le volant, une fatwa émise par des hommes de pouvoir s'y est substituée. Le royaume s'appuie sur ce genre d'avis pour interdire de la même manière aux femmes de voyager ou de manger au restaurant seules. Sur le site saoudien elaph.com, le sheikh Abd-al-Rahman al-Barrak s'exprime à propos de ces femmes qui veulent conduire: «Ce qu’elles tentent de faire est interdit, et par conséquent elles deviennent les clés du mal dans ce pays», écrit-il, en les qualifiant de «femmes occidentalisées cherchant à occidentaliser ce pays.»
Cette situation, Manal al-Charif la supporte de moins en moins. Informaticienne de 32 ans, elle a initié Women2Drive et a posté sur Youtube une vidéo d'elle-même conduisant une voiture tout en expliquant à son amie qui la filme ses revendications et la marche à suivre pour celles qui veulent faire pareil. Dans un autre message posté sur le Net, elle précise que "cela a un écho particulier ici en Arabie Saoudite, conduire est un acte symbolique, même si c'est un droit insignifiant".

Contradiction
Pour Lama al -Suleiman, femme d'affaires réputée et surtout élue au Conseil d'administration de la Chambre de commerce et d'industrie de Djeddah, il y a d'autres combats à mener pour les femmes notamment au travail. D'autres observateurs-trices s'accordent pour dire que le pays est une terre de contrastes où s'entrechoquent modernité et tradition et que la société saoudienne n'est absolument pas prête à évoluer. Il faut savoir que l'Arabie Saoudite n'a jamais été colonisée; de ce fait, la société n'a jamais  été confrontée à une autre culture, contrairement aux autres pays arabes. Et quand bien même, le permis de conduire est délivré par les autorités locales, celles-ci refusent de le remettre à des femmes. Ces dernières apprennent à l'étranger et reconnaissent prendre régulièrement le volant à Riyad. Toutefois l'hypocrisie reste de mise.

Arrestation
Le succès médiatique de Manal al-Charif n'aura pas empêché sa nouvelle arrestation dimanche dernier mais aura encouragée les Saoudiennes à s'affirmer. Les mises en ligne de vidéos montrant des femmes au volant se sont multipliées, les langues se délient: on peut voir le témoignage d'une femme qui dit défier les autorités depuis six mois pour accompagner ses enfants à l'école parce que le taxi est trop cher. Contrairement à ce que martèlent les journaux locaux, chaque famille ne dispose pas de chauffeur susceptible de conduire les femmes. La voie de l'indépendance est encore chaotique mais les Saoudiennes sont sur le bon chemin.

Un DSK isolé?

La chute de l'ancien patron du FMI a provoqué un dérapage verbal tant chez les personnalités politiques qui s'exprimaient dans les médias que chez les anonymes des réseaux sociaux. Un excès que fustigent les féministes françaises qui ont manifesté leur colère le week-end dernier lors d'un rassemblement devant Beaubourg à Paris.

Plus de 2000 personnes ont répondu à l'appel d'associations féministes comme La Barbe, Osez le féminisme et Paroles de femmes et se sont retrouvées devant le Centre Georges Pompidou pour réagir aux propos ouvertement sexistes de différentes personnalités au sujet de l'affaire DSK. En tête de liste vient le "troussage de domestique" de Jean-François Kahn talonné de près par Jack Lang avec "il n'y a pas mort d'homme". Au portillon de ce florilège misogyne, se bousculent encore Bernard Henri-Lévy, Robert Badinter et bien d'autres qui sont aujourd'hui dans le collimateur des mouvements féministes. Si chacun réclamait à corps et (surtout) à cris, la présomption d'innocence pour l'ex-patron du FMI, le Collectif national pour les droits des femmes a rappelé dans un communiqué que l'employée du Sofitel "a droit à la présomption de victime", détail que les médias français avaient totalement zappé durant les premières quarante-huit heures de l'affaire.

Parce que la parole est une articulation centrale du sujet. La manière dont la France a reçu l'information nous renseigne sur les représentations de nos voisins. La voix de la victime présumée est ignorée de façon systématique, parce que c'est une femme et parce qu'elle a peut-être subi des violences sexuelles. Sa parole devient dès lors suspecte. A grand renfort de stéréotypes et de réflexes ancestraux, le groupe dominant met en place un système de défense, du bien lourd, du costaud, destiné à légitimer ses privilèges, notamment l'accès aux femmes. Pour Alice Coffin de La Barbe "ces propos sont ancrés dans l'inconscient collectif". Et si la parole raciste a reculé, du moins dans les médias, le discours sexiste bénéficie pour sa part d'une "immunité" selon Caroline de Haas, porte-parole d'Osez le féminisme, sans doute parce que la loi ne punit pas les insultes sexistes. Pour Alice Coffin, "c'est l'occasion de poser des marqueurs et des limites" dans les prises de paroles publiques.

Ce sursaut collectif féministe constitue une opportunité pour favoriser une prise de conscience plus large et une preuve que l'action commune reste nécessaire pour se présenter en tant qu'interlocuteur incontournable dans ce genre de luttes. Cet exemple devrait aussi dynamiser les réseaux féministes en Suisse.




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