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Paris: opération propreté

La démarche est symbolique et marque la fin du cauchemar pour celles et ceux visé-e-s par la Manif pour tous (LMPT). Le soir même de la dernière parade rose et bleu à Paris, des cohortes de militant-e-s pro-égalité ont repris le trajet du défilé pour nettoyer les rues et ainsi éliminer les marques d’homophobie et les traces de haine. Cette opération «propreté», co-organisée par l'association FièrEs et l'Inter-LGBT, avait pour but de permettre aux gens qui travaillent le lendemain d’évoluer dans un environnement plus serein.

L’idée lancée sur les réseaux sociaux et intitulée #commandoLGBTpropreté a rassemblé plus d’une cinquantaine de volontaires. Ce dimanche 5 octobre à 21 heures, Amandine Miguel , porte-parole chargée de la visibilité lesbienne à l’Inter-LGBT, et Delphine Aslan, porte-parole de FièrEs, briefent les troupes : il s’agit de faire disparaître les stickers, affiches et drapeaux qui restent après le passage de l’ouragan LMPT. Prêt-e-s à décoller ? C’est parti ! Celles et ceux qui ne participent pas au nettoyage encouragent sur Twitter les bénévoles qui s’activent dans les rues de la capitale française. Les décolleurs-euses commentent en retour et font part de leurs découvertes : doudous perdus ou autres pancartes abandonnées avec des slogans plus que douteux du style «on veut des bimbos pas du mariage homo». Mais on savait depuis longtemps que les intégristes de la LMPT et de l’extrême-droite n’étaient pas précisément féministes. Du coup, des petits malins poussent plus loin en demandant aux militant-e-s sur le terrain s’ils n’ont pas trouvé le dildo de la présidente de la Manif qui l’aurait perdu en route…

Les nettoyeurs-euses y vont avec les mains pour arracher les stickers, grimpent aux arbres, aux réverbères, aux feux pour décrocher banderoles et drapeaux, on en a même vu esclader les façades des immeubles pour décoller des affiches haut-perchées. Véritables prises de guerre, ces «trophées», certain-e-s militant-e-s ont décidé de les garder. Et ce n’est que vers deux heures du matin que l’expédition a atteint Montparnasse, étape ultime de la manif avec le sentiment de mission accomplie : lundi, les Parisien-ne-s ont pu commencer leur semaine sans voir de messages de haine. Comme le conclut Amandine Miguel dans un dernier tweet : from Paris with love.

 

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