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"La palme de la misogynie beauf"

And the winner is...le sénateur français Bruno Sido (UMP) qui s'en est donné à coeur joie en se vautrant dans le machisme le plus archaïque, épaulé en cela par ses collègues masculins lors d'un débat sur le scrutin paritaire dans les départements le jeudi 17 janvier. Défendu par le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls,  ce mode de scrutin est présenté comme unique au monde car il prévoit l'élection d’un binôme homme-femme de conseillers généraux dans chaque canton.

Celle qui a décerné la palme, est la sénatrice socialiste Laurence Rossignol aux avant-postes des échanges vifs qui ont réveillé une assemblée d'ordinaire somnolente. Celle-ci a expliqué que "dans les conseils généraux, il n'y a que 13 % de femmes et l'on nous explique qu'il ne faut rien changer, que les choses vont se faire toutes seules". Ironique, elle a poursuivi: " Au rythme actuel, il faudrait attendre plus de deux siècles pour atteindre la parité. L'UMP, qui n'envoie que 27 femmes à l'Assemblée, préfère payer quatre millions d'euros de pénalité pour non-respect de la parité". L'UMP, Eric Doligé a estimé pour sa part que «faciliter la mixité, ce n’est pas passer de 13% à 100% d’un coup! Ce sera très difficile à faire...». On a entendu "potiches", "loufoque", "gadget", et autres noms d'oiseaux : femmes en politique, ce n'est pas encore gagné !

Même celles de droite qui avaient voté contre la loi sur la parité en 2000, font aujourd'hui leur mea-culpa à l'image d'Isabelle Debré (UMP) qui reconnaît que si elle peut "s'exprimer ce matin" et "siéger dans cet hémicycle, c'est bien grâce à cette loi". Et d'en profiter pour rappeler que la parité est l'oeuvre de Jacques Chirac... Ce à quoi la sénatrice Bernadette Bourzai (PS) a répondu: "J'ai commencé ma carrière politique en Haute-Corrèze comme suppléante après avoir entendu M. Chirac déclarer que les femmes corréziennes sont dures à la tâche, qu'elles servent les hommes à table et se tiennent debout derrière eux en se taisant : je ne voulais pas me taire". Un florilège de ce qui se dit dans la Chambre haute française...

Le parti socialiste a condamné dans un communiqué "les propos outranciers et indignes d’un débat démocratique" en soulignant que "ces messieurs de l’UMP semblent plus attachés à préserver leurs avantages qu'à faire avancer l'égalité dans la société". La résistance à toute évolution sociale semble en effet avoir des adeptes virulents.

 

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