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Soulagement en Tunisie

Les associations féministes de Tunisie poussent un petit ouf de soulagement après la réintégration de l'égalité homme-femme dans la Constitution: en effet, le 24 septembre dernier, la Commission de coordination et de rédaction à l’Assemblée nationale constituante (ANC) de Tunisie a proposé de remplacer le terme "complémentaire" par celui d'«égalité». L'article controversé qui avait provoqué une levée de boucliers chez les féministes stipulait que «l'Etat assure la protection des droits de la femme sous le principe de complémentarité avec l'homme au sein de la famille en tant qu'associée de l'homme». Cette proposition faite à l'origine par le mouvement islamiste Ennahda revenait sur le Code du statut personnel promulgué par le premier président tunisien Habib Bourguiba en 1956 et symbole de modernité pour les femmes dans le monde arabe. Le parti islamiste, à la tête d'une coalition formée avec deux partis de centre-gauche, avait alors démenti vouloir s'attaquer aux droits des femmes et avait précisé que l'égalité des sexes serait mentionnée dans le préambule de la future Constitution. Les manifestations massives du 13 août, journée nationale des femmes et jour anniversaire du Code du statut personnel l'avaient fait reculer.

Outre l'égalité des sexes, le nouvel article 28 devrait mentionner «l’égalité des opportunités en fonction de la compétence» et stipuler «la pénalisation de la violence contre la femme». Pour l'instant, le texte n'est encore qu'à l'état de proposition mais selon les défenseurs des droits humains, il aurait de bonnes chances de passer. Les associations féministes restent, quant à elles, vigilantes.

 

 

 

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